Langue

Communiqués de presse

Des coupures dans le service public menacent l’égalité

Ce lundi, le Conseil des Etats débattra le rapport sur le service public. Les milieux critiques du service public et de la SSR veulent restreindre l’offre publique. La Fédération suisse des sourds met en garde contre des coupures éventuelles du service public: les premières prestations à disparaître seront les sous-titrages, la langue des signes et l’audiodescription, tous des services pour lesquels les sourds et malentendants suisses se sont longtemps battus. Une telle démarche risque de porter atteinte à l’égalité des personnes handicapées.

Lundi 26 septembre, le Conseil des Etats mènera son débat sur le rapport émis par le Conseil fédéral en réponse à un postulat de la CCT-E (14.3298) sur le service public. En amont des débats, la commission responsable du Conseil national avait exigé un rapport complémentaire du Conseil fédéral, posant notamment la question de savoir dans quels cas il est question d’une défaillance du marché qui justifierait la mise en place d’une offre publique et à quels services la SSR pourrait renoncer.

La défaillance du marché est facile à prouver: il s’agit de l’accès intégral aux informations par les personnes avec un handicap sensoriel. En effet, le sous-titrage, les émissions en langue des signes et l’audiodescription font largement défaut dans l’offre des diffuseurs privés! Ces prestations permettent pourtant aux personnes ayant un handicap sensoriel de participer à la vie politique, culturelle et sociale à tous les niveaux. Par le passé, le secteur privé n’a pas réussi dans ce domaine. La SSR est la seule à proposer ces services, ne serait-ce que partiellement. Restreindre le service public signifierait économiser par le mauvais bout et comporte le risque que ces prestations disparaissent.

Le service public ne relève pas uniquement du marché, mais aussi des droits de l’Homme. Un service public intégral et financé par la redevance permet aux personnes avec un handicap sensoriel d’être traitées d’égal à égal, à la fois dans la société et dans notre démocratie. Economiser ici reviendrait à toucher le nerf vital de la Suisse. «Si nous limitons le service public, les citoyens sourds et malentendants pourraient bien en être les premières victimes, car les restrictions envisagées pourraient s’appliquer aux sous-titrages et à l’interprétation en langue des signes. Ceci n’est pas un jeu, puisqu’il s’agit de prestations publiques concrètes», déclare Harry Witzthum, directeur de la Fédération suisse des sourds.

La Fédération suisse des sourds espère que les élues et élus prennent au sérieux les besoins des personnes avec un handicap sensoriel et tiendront compte, dans leur débat, de l’intérêt public de leurs nécessités. Un service public intégral et financé par la redevance contribue de manière décisive à la pleine égalité des personnes handicapées.

Publié le 23. septembre 2016